Ancrage est une association issue de dynamiques collectives féministes et autogérées grenobloises des années 2000. En 2010, l’association est créée pour diffuser les démarches et outils de l’Autodéfense Féministe. À l’époque et jusqu’en mai 2019, elle était connue sous le nom de l’ASSPA (Association de Santé Solidaire et de Prévention des Agressions). Elle comprenait deux pôles d’action : la prévention des violences et la santé communautaire des personnes LGBTQIA+. Les deux actions se sont scindées en deux associations distinctes en 2015.

Aujourd’hui, l’association Ancrage a pour but de lutter contre les violences faites aux femmes, aux filles et aux enfants ainsi qu’à d’autres groupes discriminés de par leur orientation sexuelle, leur identité de genre, leur âge, leur provenance et/ou religion réelle ou supposée, leurs conditions sociales et administratives, leur état de santé et de validité…

Pour cela, Ancrage défend la prévention primaire des violences comme un enjeu crucial de la lutte contre les violences. L’association développe pour cela deux outils : l’Autodéfense Féministe et le Programme CAP. En effet, Ancrage a été active dès sa création dans l’organisation de stages et d’ateliers d’Autodéfense Féministe. Elle a ensuite étendu son action à l’organisation d’ateliers d’Autodéfense pour filles et adolescentes (à partir de 8 ans). L’association met aussi en place des interventions pour le public des structures médico-sociales partenaires et des interventions en contexte professionnel pour les travailleu·r·ses des structures publiques et privées.

Et depuis 2015, Ancrage s’emploie au développement du Programme CAP, Clés pour l’Autonomie et la Prévention : un programme de prévention primaire des violences faites aux enfants et jeunes enfants, à destination de diverses institutions (écoles élémentaires, écoles maternelles, centres sociaux, MJC, CLAE, etc.). CAP vise à créer une culture commune de la prévention chez les enfants mais aussi auprès des adultes pour aider les enfants à identifier les différentes violences qu’ils et elles peuvent subir, renforcer leurs compétences ainsi que les écouter, les croire, les prendre au sérieux et les aider.


Ancrage est une association loi 1901 féministe basée à Grenoble. 
Nous sommes une équipe de bénévoles et professionnel·les très inspiré·es par des outils d’analyse et d’élaboration collective des mouvements d’éducation populaire et de la pédagogie féministe.

Ancrage, c’est aujourd’hui :

  • 6 intervenantes d’Autodéfense Féministe : María ALFONSO MORO, Marion ALPHONSE, Sophia BOUAKKA-MANESSE, Kalou DIAZ, Jordane JOSSET-CALS et Sarah MERCIER.
  • 4 intervenant·es CAP : Marjorie BASSO, Sophia BOUAKKA-MANESSE, Kalou DIAZ et Siméon SANCHEZ

Ces intervenant·es, issu·es de courants et méthodes variés (Riposte, Garance et méthodes mixtes), enrichissent nos visions et diversifient nos pratiques. Grâce à leurs spécialisations auprès de différents types de publics, nous couvrons un large éventail d’interventions à Grenoble et dans ses environs. L’association emploie également deux salariées chargées de la coordination, du développement des deux pôles d’action (CAP et ADF) ainsi que du fonctionnement quotidien de l’association.

Coordinatrice administrative et financière
Depuis avril 2025

Coordinatrice et Animatrice d’Autodéfense Féministe
Depuis novembre 2022

L’association est actuellement guidée par un Conseil d’Administration collégial composé de : Tom BELLEAU, Emma BIOLA, Anastasia BOTOVELO, Elsa FERNIQUE, et Pauline TRIAL.

Ancrage hérite de l’engagement et du travail – en grande partie bénévole – de nombreux·ses militant·es qui ont permis à l’association de naître, de grandir et de se construire politiquement au fil des années. Aujourd’hui portée par une équipe salariée, l’association poursuit cette lutte en s’inscrivant dans la continuité de cet héritage.

L’Autodéfense Féministe c’est un réseau précieux de petites associations qui maillent le territoire (une dizaine en France), d’intervenant·es de terrain qui ont à coeur de travailler collectivement à travers toute la France *(lien ressources asso ADF)*. Pour des raisons de confidentialité et de sécurité, vous ne trouverez pas tous leurs noms sur le site.


L’association s’appuie sur deux principes qui colorent autant le fonctionnement interne associatif que notre posture d’animation lors des interventions.

« L’éducation populaire vise à créer un espace éducatif inclusif, participatif et émancipateur, ce qui favorise le développement individuel et la transformation sociale. » Les membres de l’association accordent ainsi autant d’importance à la manière dont ils et elles interagissent entre eux, qu’à leur manière d’intervenir et d’agir en tant qu’animateur·ice. Nous défendons le fait que chacun·e est expert·e de sa propre situation. Les personnes sont détenteur·ices de savoirs et savoir-faire propres à leur expérience de vie. Aussi, nous pensons qu’une transmission n’est pas uni-directionnelle et s’appuie sur des interactions riches qui dépassent la relation ascendante enseignant·e-apprenant·e. Nous pensons que former et se former sont des processus indissociables et présents en permanence dans notre pratique. Nous pensons que rien n’est figé : notre pédagogie et nos outils doivent s’adapter et se renouveler perpétuellement. Nous cultivons la pratique du débat et de la co-construction dans des espaces dédiés : commissions et groupes de travail qui rendent compte de leurs activités aux réunions du Conseil d’Administration élargi. Notre réseau national d’associations de prévention des violences constitue aussi un socle essentiel de co-formation et de co-construction entre associations paires.

Ancrage s’inscrit dans une perspective féministe intersectionnelle qui s’appuie sur une vision systémique des violences. En s’appuyant sur cette analyse, nous élaborons nos actions de prévention avec l’ambition d’aller vers une société plus égalitaire. Cela constitue une analyse des rapports de pouvoir et de domination qui nous dit que les différents groupes sociaux ne vivent pas les mêmes réalités de violence. L’intersectionnalité prend en compte toutes les intersections de discriminations que peuvent subir les femmes et personnes LGBTQIA+. Cela prend en compte les individualités tant sur les plans social, économique, ethnique et religieux. Le travail entre paires d’un même groupe social est une démarche renforçante qui permet de partir d’une expérience commune des violences pour faciliter la co-construction, la solidarité et l’empouvoirement individuel.

L’association a fonctionné en autogestion de longues années. Ce passé laisse dans notre fonctionnement l’empreinte d’une attention particulière aux rapports de pouvoir et de domination. Désormais, nous fonctionnons avec des postes de travail dont les responsabilités et les rôles ont été délimités. Mais nous ne cessons d’alimenter notre réflexion sur la charge du travail militant, la construction de l’inclusivité dans le collectif et la prévention des risques au travail.